lundi 14 décembre 2009

Chronique du 14 décembre

Dernière chronique de la saison d'automne 2009!

Le canot à glace, connaissez-vous?

Cette semaine, j’ai décidé de vous parler d’un sport inusité, unique au monde, et qui est pratiqué par quelques centaines de personnes ici au Québec, et surtout dans notre grande région.

De par la présence du Fleuve St-Laurent, le canot à glace a d’abord été un moyen de transport dès les débuts de la colonie au 17e siècle. Lorsque la glace prenait sur le Fleuve et qu’il n’y avait aucun pont, le canot était le seul moyen de traverser, entre Lévis et Québec par exemple, ou entre une île et la terre ferme.

À l’époque, c’était même un métier d’être un canotier et d’assurer le transport des gens et des marchandises. Toutefois, les embarcations et l’équipement avaient une toute autre allure que ce que les canotiers sportifs actuels utilisent. Au début en bois et très lourds, les canots sont aujourd’hui fabriqués en fibre de verre et en kevlar. Ils pèsent maintenant environ 250 lbs pour une équipe masculine, ce qui est la limite minimale. Les grappins qui aident les canotiers à avancer sur la glace étaient à l’époque en fer, mais aujourd’hui, des matériaux comme du polyéthylène sont utilisés et certains les moulent même à la forme de leurs pieds et la plupart les fabriquent eux-mêmes. Tous les canotiers portent également des bottes en néoprène, car ils ont toujours les pieds dans l’eau froide. Enfin, il y a toute une technique maintenant pour apposer la bonne cire sous le canot pour que celui-ci glisse plus rapidement selon la température, comme les skis de fond.


Le canot à glace est une embarcation de près d’environ 27 pieds de long qui permet à ses pratiquants d’avancer autant sur les glaces stables ou friables que sur l’eau, il a donc une double fonction. Pour filer sur les glaces, les canotiers doivent mettre à un genou à l’intérieur dans une genouillère et pousser à l’aide de leur autre jambe. On appelle cette technique la trottinette.

Une équipe compte cinq coéquipiers, quatre rameurs le capitaine à l’arrière, qui assure la direction que prendra le canot dans les eaux avec son aviron. Quand le canot avance sur l’eau, les canotiers sont tous alignés les uns derrières les autres et font dos à la direction où se dirige le canot. Ils se fient ainsi à leur capitaine qui avironne derrière et les guide. Quand le canot est sur les glaces, les rameurs se retrouvent deux de chaque côté et ce sont les deux d’en avant maintenant qui assurent la direction du canot tandis que les autres à l’arrière agissent comme des moteurs en poussant le plus fort et le plus vite possible.

C’est vraiment un grand travail d’équipe. Les canotiers doivent être en excellente forme physique et être très endurants, car l’effort doit être donné sur une longue durée et dans des conditions extrêmes. Pour l’avoir personnellement essayé, c’est le sport qui demande le plus de capacité cardiovasculaire et musculaire en même temps que j’ai jamais pratiqué.

Le canot à glace en tant que moyen de transport est disparu vers la fin du 19e siècle dans la région de Québec, mais dans les îles comme dans l’Archipel de l’Isle-aux-Grues par exemple, en face de Montmagny, c’est en 1954, alors que le transport aérien est arrivé, que le canot comme moyen de transport est disparu. Par contre, en tant que sport, on peut dire que ça a débuté avec la première course organisée dans le cadre du Carnaval de Québec en 1894.

C’est cependant à partir de 1955 que la course du Carnaval entre Québec et Lévis est tenue annuellement. Jusqu’en 1984, des équipes exclusivement masculines étaient opposées, mais maintenant, des équipes féminines et même de l’extérieur du Québec comme Calgary, Chicago et la France, prennent part aux différentes compétitions hivernales. C’est aussi en 1984 qu’a été créée l’Association des coureurs en canot à glace du Québec qui représente aujourd’hui plus de 300 membres.

Depuis environ 20 ans, des courses ont eu lieu à différents endroits. Aujourd’hui, le Circuit Québécois de Canot à Glace a accrédité cinq courses dont voici le calendrier pour l’hiver 2010 :

• La Grande Traversée Casino de Charlevoix : préliminaires à Baie-St-Paul le vendredi soir 29 janvier et course le samedi 30 janvier entre l'Isle-aux-Coudres et St-Joseph-de-la-Rive
• La Course en canot du Carnaval : préliminaires le vendredi soir 5 février sur la rue St-Joseph et course le dimanche 7 février au Bassin Louise
• La course de la Banquise Portneuf : samedi 13 février
• Le Trois-Rivières Extrême : nouvelle course cette année le samedi 27 février
• Le Grand Défi des Glaces à Québec: samedi 6 mars

Certaines compétitions se tiennent sur deux jours parce que la course est précédée d’une épreuve préliminaire. C’est un sprint sur neige, parfois avec des obstacles, qui détermine le rang de départ de la course en tant que telle.

À Québec, les préliminaires se sont longtemps tenues sur les Plaines d’Abraham, mais depuis quelques années, c’est sur une portion de la rue St-Joseph fermée et enneigée en Basse-ville que le sprint préliminaire a lieu et ce, le vendredi soir, donc cette année, c’est un rendez-vous le vendredi 5 février dès 19h. Pour la course, ce sera le dimanche 7 février dès 13h aux abords du Bassin Louise ou du quai Paquet à Lévis que les gens pourront venir voir les canotiers en pleine action!

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le http://www.canotaglace.org/ et le http://www.circuitinternationalcanotaglace.org/.

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