« Qui risque rien, n’a rien! »
Vous connaissez certainement tous l’adage populaire qui dit : « Qui risque rien, n’a rien! »… Et bien, quoique ça semble a priori plutôt simple, voire même évident, c’est bien souvent une toute autre chose à appliquer, que ce soit dans la vie en général ou même dans le sport. Ce sujet m’est venu en tête suite à la lecture d’un bulletin hebdomadaire que je reçois par courriel tous les lundis matins de la part de Patrick Leroux, un conférencier, expert en motivation qui intitulait cette semaine son envoi : « Pas de risque, pas de récompense! »
Ceux qui réussissent à mettre cela en pratique dans les sports sont certainement les meilleurs, et l’exemple qu’il a donné est celui d’Alexander Ovechkin, des Capitals de Washington dans la LNH. Au hockey, il y a plusieurs façons pour qu’un joueur devienne l’un des meilleurs, mais si on reprend le jeu à sa base, le but, la récompense, c’est de compter des buts pour remporter la victoire. Alors, non seulement, Ovechkin est un joueur spectaculaire, explosif, impliqué physiquement, mais il est depuis quelques années, le meilleur buteur de la LNH, pourquoi?
Voici quelques statistiques intéressantes. En 2007-2008, le jeune joueur Russe a terminé au premier des buteurs avec 65 buts et des tireurs avec 446 lancers. L’an dernier, il a également fini au premier rang à ces niveaux avec 56 buts et encore plus de lancers, soit 528. Eric Stall, le 2e meilleur buteur la saison passée, a lancé 30% moins de fois au but qu’Ovechkin. Et cette année, jusqu’à maintenant, Ovechkin est le 3e meilleur buteur la ligue avec 16 et est encore celui qui a tiré le plus souvent (98). Si ce n’avait été d’une blessure qui l’a tenu à l’écart du jeu pendant quelques matchs, il serait encore certainement le meilleur au niveau des buts.
Certains diront qu’il faut regarder, à l’aide justement des buts comptés et des lancers effectués, le pourcentage d’efficacité des joueurs. Oui, probablement que c’est une statistique intéressante, mais quelque peu trompeuse. En effet, à ce titre, Ovechkin n’est que 48e dans le ligue nationale avec 16,3% d’efficacité, mais cela n’empêche pas que c’est l’un des joueurs qui procure le plus de buts et de points à son équipe, et éventuellement plus de chances de victoire, ce qui constitue le bénéfice, la récompense absolue au hockey.
Certes, un joueur qui a un bon % d’efficacité, c’est signe que ses lancers sont bons, mais avec la loi de la probabilité et des gardiens qui arrêtent la rondelle en moyenne plus de 9 fois sur 10, les joueurs se doivent de lancer plus souvent au but s’ils veulent capitaliser. Ovechkin, même avec son talent, son efficacité demeure dans la moyenne, mais le secret de son succès et de son nombre élevé de buts c’est la quantité de tirs qu’il décoche.
Toute la semaine, j’ai justement entendu plusieurs experts émettre des observations à ce sujet. Notamment, on se questionnait à propos du rendement décevant de Scott Gomez chez le Canadien qui n’avait que 2 buts et un % d’efficacité de 4%, donc avec une cinquantaine de tirs au but. Et devinez qu’elle était le commentaire des analystes? C’a été de dire que Gomez devrait tenter sa chance plus souvent face aux gardiens.
Et chez le Canadien, on a Mike Cammalleri et Brian Gionta qui vont bien. Cammalleri est le meilleur buteur du tricolore avec 11 buts en 80 lancers et Gionta suit au niveau des lancers avec 65 avant qu’il ne soit à l’écart du jeu pour une blessure au pied. Enfin, si on regarde au niveau des équipes au cours d’un match, celle qui tirera seulement une vingtaine de fois sur le gardien adverse par exemple, en considérant qu’il a une moyenne d’efficacité d’arrêts de ,900 (mais c’est souvent plus que ça), et bien cette équipe sera chanceuse si elle récolte deux buts, et deux buts, ce n’est pas toujours assez pour remporter la partie.
Alors, c’est vraiment dire que le secret du succès, entre autres, c’est de tenter sa chance, bref de prendre des risques pour obtenir des récompenses qui seront à la hauteur des risques pris.